Les TCC modifient l’activité cérébrale
Les thérapies cognitives et comportementales ont prouvé qu’elles sont efficaces chez de nombreux patients atteints de pathologies variées. On a découvert qu’elles influent sur le fonctionnement du cerveau.
Jean Cottraux
Comment soigner les maladies mentales ? Cette question est longtemps restée ouverte, et, malheureusement, n’a toujours pas aujourd’hui de réponse satisfaisante dans tous les cas. Longtemps, l’internement dans des hôpitaux psychiatriques a été l’unique solution dans le cas de troubles graves de la personnalité accompagnés d’une menace pour la vie du malade et celle d’autrui. L’image des malades les plus gravement atteints, internés, parfois entravés par des camisoles de force, réduits au silence par une lobotomie ou parqués dans des hôpitaux-prisons a marqué les esprits.
Il fallut attendre 1951 pour que naisse la neuropharmacologie avec la découverte des neuroleptiques par les Français Henri Laborit, neurobiologiste, et Pierre Deniker, psychiatre. Utilisés comme antipsychotiques et tranquillisants, ils permirent aux personnes atteintes de schizophrénie ou de divers délires de quitter les hôpitaux psychiatriques. S’il est incontestable que ces molécules et celles qui ont suivi ont notablement amélioré la vie de beaucoup de ces malades, elles ont souvent des effets secondaires difficiles à supporter et doivent être administrées sur de longues durées. Ces deux inconvénients font que les malades finissent parfois par refuser de les prendre.
Traiter, ou mieux, guérir les…
L’essentiel
– Les thérapies cognitivo-comportementales sont rapides et efficaces chez de nombreux malades et dans beaucoup d’indications.
– Elles soulagent, par exemple, les personnes dépressives ou celles atteintes de troubles obsessionnels compulsifs, de phobies, d’anxiété sociale, de stress post-traumatiques, etc.
– Les méthodes d’imagerie montrent que l’activité cérébrale est modifiée par ces thérapies comportementales et que les activités cérébrales anormales disparaissent.
L’auteur
Jean Cottraux est psychiatre honoraire des hôpitaux, et ancien chargé de cours à l’Université Lyon 1.
Source
Cerveau & Psycho, No: 56 Mars – avril 2013